Comment puis-je tirer comme un démon ?

Le diable utilise toujours une seule et même stratégie, pernicieuse mais bien rôdée. Il peut passer par le monde, le condition­nement extérieur, pour nous solliciter. Mais il peut aussi nous tenter directement en sollicitant notre imagination, ou en faisant remonter en nous des images de notre vécu. Semblable à un habile chef d’armée occupé à assiéger une forteresse, il considère les points faibles de l’homme qu’il veut attaquer et fait alors porter l’effort de la tentation là où il constate que son adversaire est le plus désarmé. Il tente les hommes, vainqueurs de leur chair, du côté des vices auxquels ils sont le plus enclins, comme la colère, l’orgueil et les autres maladies de l’esprit. Dans le processus de la tentation, le démon use d’une triple tactique. D’abord, il fausse notre rapport à l’interdit : il appelle bien ce qui est mal, mal ce qui est bien. C’est pourquoi il commence par ne pas proposer à l’homme un mal manifeste, mais plutôt un bien apparent. En second lieu, par la séduction, le diable nous aveugle en relativisant ou en niant les conséquences des actes qu’il nous suggère. Enfin, après avoir amené l’homme à pécher, le diable l’enchaîne pour l’empêcher de se relever, en l’enfermant dans la culpabilité, dans l’angoisse, l’amertume et le désespoir.

Pour tirer comme un démon, c'est d'abord nécessaire de bien comprendre la nature du combat spirituel quotidien que nous menons contre le démon, conformément à ce que dit la Parole de Dieu. La Parole de Dieu nous rappelle que nous avons choisi de suivre le Christ pour être toujours prêts à l’affronter. Il est important de noter que l’un des principaux problèmes dans la vie spirituelle réside dans le fait que nos réponses à la tentation sont trop lentes ou trop faibles. Mais avec la grâce de Dieu, nous pouvons renforcer notre volonté et ainsi parvenir à rejeter la tentation fermement et de manière décisive quand elle se présente à nous. Il est également bénéfique de reconnaître et d'admettre quand nous sommes tentés ou succombons à la tentation, en l'appelant par son nom et en demandant l'aide de Dieu. Dites par exemple : “Jésus, j’ai confiance en toi.” “Seigneur, sauve-moi.” “Seigneur, prends ma défense.” “Ô Marie, protège-moi de ton manteau.” Il est aussi possible d'invoquer avec foi les noms de Jésus, de Marie, de saint Joseph pour trouver de l'aide dans ces moments. La paresse et l’oisiveté sont des portes ouvertes aux tentations, et il est dit que “l’oisiveté est la mère de tous les vices.” Connaître la désolation spirituelle, c’est avoir l’impression d’être dans les ténèbres face à la vérité divine. Saint Ignace disait qu’en cas de désolation, il était important de prier plus, de méditer plus, de faire un examen de conscience et enfin, d’observer une pénitence qui permette de lutter contre cet état. Une prière fervente et prolongée, une mortification constante et une proximité à la Parole de Dieu, par sa méditation ou sa mise en pratique – voici des armes efficaces pour combattre le démon. Se taire, c’est comme dissimuler une coupure ou une plaie sous des vêtements, et tant que la plaie ne sera pas exposée à l’air libre et nettoyée, non seulement elle ne guérira pas, mais en plus elle ne fera que s’infecter de plus en plus. Utilisés à bon escient, les objets sacrés comme le scapulaire brun ou la médaille de saint Benoît peuvent être d’une grande aide dans le combat contre le démon. Dieu a choisi l’archange saint Michel, un ange fidèle et sûr, comme prince de l’armée céleste. Marie est l’être humain que Satan craint le plus. Quel que soit le nom que vous invoquez, cela vous sera utile pour barrer l’accès au malin. Le serpent, le diable peut vous attaquer de sa langue hideuse, vous asperger de son venin… Mais si vous appelez Marie à l’aide, elle lui écrasera la tête.