Pourquoi les boxeurs ne font-ils pas l'amour avant un combat ?

De nombreux sportifs, comme Ali et Dempsey, s’abstiennent de rapports sexuels avant toute compétition parce que l’acte sexuel engendrerait une dépense énergétique importante pouvant nuire à la performance sportive. Cette idée perdure depuis la Grèce antique, où les athlètes étaient déjà exhortés à observer l’abstinence sexuelle avant toute compétition. Elle se perpétue encore dans l’imaginaire collectif. Pour s’assurer de l’abstinence sexuelle des sportifs, les entraîneurs et dirigeants sportifs vont jusqu’à interdire la présence des conjoints et conjointes lors des stages préparatoires ou des compétitions. Ces pratiques s’inscrivent dans l’idée qu’une frustration sexuelle avant une compétition rendrait les sportifs plus agressifs, plus concentrés et potentiellement plus performants, alors que l’acte sexuel réduirait cette agressivité et l’envie de gagner. En Afrique, cette idée est tellement ancrée dans les croyances que si un footballeur d’ordinaire talentueux ne parvient pas à exprimer son talent lors d’un match, il pourra être accusé par ses supporters d’avoir eu des rapports sexuels avant le match. Les hommes réaliseraient les mêmes performances sportives sur un tapis de course et démontreraient les mêmes niveaux de concentration, qu’ils aient eu ou non des relations sexuelles auparavant. Un rapport sexuel dans des conditions normales, et conduisant à l’orgasme, ne brûle que 25 à 50 calories, soit l’équivalent de 20 marches d’escalier. Le sexe atténuerait les douleurs musculaires liées aux entraînements chez les femmes et renforcerait les muscles chez les hommes. Un rapport sexuel, tant pour les hommes que pour les femmes, permet de relâcher la tension et de s’endormir plus facilement. Le rapport sexuel avant une compétition aurait même un effet équilibrant sur le plan psychologique lorsqu’il se produit avec le partenaire habituel et ne revêt pas le caractère d’un exploit avant l’exploit. Les effets des rapports sexuels dépendent principalement de la façon dont l’athlète les perçoit. S’il pense que cela va avoir un effet négatif, c’est certainement ce qui va se produire, et inversement.

Les entraineurs de boxe diront que cela vous rend faible et moins agressif. Avoir des relations sexuelles vous enlève votre motivation pour réussir, cela affaiblit votre esprit de compétition. En ayant déjà reçu la VRAIE récompense de la réussite, vous perdez le désir de vous battre pour elle. Avoir du sexe avant un combat, vous enlève votre motivation pour réussir. Et c’est pour cette raison spécifique que les combattants professionnels évitent le sexe des mois avant le combat. Tous, et je dis bien 100% d’entre eux, prêchent « pas de sexe pendant l’entraînement ! » Selon ma propre expérience, c’est besser de ne pas avoir de sexe. Je peux sentir la différence pendant mes jours d’entraînement avec et sans sexe.

Il y a des légendes qui disent "jamais avant la compét". Quand j’étais jeune, ça m’est arrivé de dire non avant la [compétition] y compris face à l'insistance d'une ancienne compagne. C'est en tout cas une recommandation largement répandue en particulier dans les sports de combat. L'ancien champion du boxe poids lourd de boxe Tyson Fury s'en était d'ailleurs fait l'écho avec une "discipline" quasi monastique. Le boxeur britannique avait révélé "ne pas éjaculer durant 7 semaines" afin d’améliorer ses performances lors d'un combat. Lorsque l’on a des rapports sexuels on se décharge de sperme, mais le stock de testostérone est conservé. Et pour cause : la sécrétion de testostérone n’est absolument pas liée à la sexualité. Cette pratique ne relève donc d’aucun fondement scientifique. La rétention de sperme n’est pas un améliorateur de performance. Si vous n'éjaculez pas pendant sept semaines, vous éjaculerez pendant votre sommeil ou réabsorberez les fluides. En 2018 et en 2019, deux études n'ont pas réussi à montrer de différence de force musculaire entre des hommes ayant eu un rapport sexuel la veille d’une activité sportive, et ceux ayant préféré l'abstinence. A l'inverse, une étude en 2022 a confirmé un effet sur la force musculaire des jambes. L'éjaculation régulière serait même associée à une meilleure santé, notamment à un risque moindre de cancer de la prostate et de décès prématuré. L'éjaculation pourrait en effet protéger la prostate en éliminant les substances chimiques nocives qui s'accumulent dans le sperme.

Les hommes devraient éviter le sexe deux ou trois jours avant le match. Deux athlètes de haut niveau sur trois jugent inopportun le rapport sexuel avant un événement sportif. C’est essentiellement le risque de perte d’énergie, physique et mentale, qui les conduirait à ne rien faire. Mohamed Ali, en boxe, qui s’imposait l’abstinence six semaines avant un combat. Les sportifs tenteraient parfois de refroidir leurs ardeurs.

Dans l'imaginaire de bon nombre de sportifs, avoir des relations sexuelles pourrait fatiguer, faire baisser le taux de testostérone au point de perdre en agressivité. Les rapports sexuels, avant une performance sportive, n'ont pas d'impact perceptible sur cette dernière car la dépense en énergie est équivalente au fait de monter deux étages d'un escalier. En moyenne, faire l'amour pendant environ cinq minutes brûle moins de 25 calories. Les entraîneurs et les athlètes peuvent donc voir que le coût énergétique du sexe est largement exagéré. Pour faire simple, pour perdre 250 calories, il faudrait avoir un rapport sexuel non-stop pendant 40 minutes. Combien de personnes se livrent à des rapports sexuels jusqu'à l'orgasme pendant 40 minutes ? Et ce, même si les athlètes devaient le faire, ils brûleraient seulement 250 calories. C'est comme s'ils devaient marcher 4 kilomètres.

Longtemps, un mythe faisait croire qu’un athlète de haut niveau devait s'astreindre à l’abstinence sexuelle pour exceller dans son sport. Dans la boxe encore plus. Presque inscrite dans les règles, cette croyance s’est imposée comme le carburant de la réussite avec à son volant un champion absolu de sa discipline, Mohamed Ali. En effet, le boxeur américain avait expliqué s'abstenir de relations sexuelles jusqu’à six semaines avant chacun de ses combats. Pourtant, une étude canadienne a récemment balayé ces légendes, démontrant que le sexe n’avait aucun impact, si ce n’est positif, sur les performances des sportifs.